Intervention sur les rythmes scolaires au conseil municipal de Villeurbanne lundi 26 mai 2014


Monsieur le maire, chers collègues,

 

Vous présentez à notre assemblée municipale la tarification de l’accueil périscolaire du soir pour l’année scolaire 2014-2015, en prévision de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires pour la rentrée 2014.

Vous connaissez, monsieur le maire, notre position sur cette pseudo-réforme des rythmes scolaires voulue par Vincent Peillon.

Dès 2013, ici même, nous nous sommes opposés à l’application de cette réforme que vous vouliez déjà mettre en œuvre pour la rentrée 2013, sans concertation, ni dialogue, contre vent et marée. Devant l’hostilité des enseignants, du personnel municipal et des parents d’élèves et inquiet des grèves et des manifestations devant l’hôtel de ville, vous avez préféré repousser prudemment l’application à la rentrée 2014 après les élections. Un rétropédalage qui restera dans les annales !

 

Vincent Peillon n’est plus ministre, sacrifié sur l’autel de la déroute électorale !

Pourtant vous vous entêtez à poursuivre avec zèle la mise en œuvre de cette réforme, critiquée et rejetée par la majorité des maires du Rhône et par des maires socialistes comme Philippe Saurel qui a fait voter par le conseil de communauté de Montpellier un vœu pour demander le report de la réforme.

En bon élève du hollandisme, vous croyez en la pertinence de cette réforme et à la volonté politique du Président de la République. Vous devez être l’un des derniers en France.

 

En quelques jours, Benoit Hamon a opéré un véritable détricotage  du décret Peillon, voulant je cite « un assouplissement de cette réforme », quel désaveu cinglant pour son prédécesseur ainsi qualifié de trop rigide et de dogmatique !

Le gouvernement navigue à vue. C’est l’heure du bricolage permanent pour aboutir à un décret de bric et de broc, le décret Hamon du 8 mai rejeté par le CSE.

 

L’application de cette réforme a un coût pour les contribuables villeurbannais. Au moment où le gouvernement socialiste baisse les dotations aux collectivités locales, il crée par cette réforme de nouvelles dépenses non financées totalement par l’Etat, et surtout sans aucune certitude de pérennité !

 

La décision budgétaire modificative votée en début de conseil, nous offre quelques indications partielles :

 

- recettes pour la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires :

. redevances et droits des services périscolaires : 400 000 euros

. participation de l’Etat : 175 000 euros

. participation de la CAF : 300 000 euros

. aide spécifique de la CAF : 125 000 euros

 

Soit un total d’un million d’euros

 

- dépenses :

. fournitures : 24 000 euros

. formation : 24 000 euros

. rémunération des intermédiaires : 12 000 euros

. animations sportives et culturelles : 75 562 euros

. rémunération du personnel non titulaire : 2 369 853 euros

 

Soit un total de 2 505 415 euros

 

Un surcoût pour la ville de plus 1.5 millions d’euros, sans compter les rémunérations du personnel titulaire, le coût de la mise à disposition et de l’entretien des locaux, de la restauration scolaire….

 

Monsieur le maire, quel est le coût global réel de la mise en œuvre de cette réforme pour Villeurbanne ?

 

Coût aussi pour les familles villeurbannaises. La surprise de cette réforme socialiste, c’est que les familles vont devoir mettre la main à la poche pour bénéficier de l’accueil périscolaire du soir pour le temps long.

Et oui, c’est une remise en cause du principe de gratuité de l’école républicaine.

Dans un contexte difficile pour le pouvoir d’achat de nos concitoyens, victimes du matraquage fiscal du gouvernement socialiste, vous assurez une véritable double peine à ses parents qui n’ont pas voulu de cette réforme et qui se retrouvent obligés de payer.

Pour des familles dont les horaires de travail sont compliqués, le forfait de 4 jours par semaine peut monter jusqu’à 100 euros !

 

Coût supplémentaire pour les finances de la ville, coût supplémentaire pour les contribuables, coût supplémentaire pour les familles, votre pseudo-réforme des rythmes scolaires ne respecte en rien le rythme de l’enfant à l’école. Que reste-t-il des grands principes proclamés concernant l’intérêt de l’enfant ? Rien !

Le temps de présence à l’école augmente. Plus de coupure de mi semaine et un week end de 2 jours et demi dans certaines communes ! C’est le temps d’apprentissage scolaire qui sera réduit, au profit de quelles activités ? Le flou persiste !

Au moment où nos enfants connaissent des difficultés scolaires, l’école devrait se concentrer sur ces apprentissages fondamentaux pour assurer la réussite des élèves, plutôt que de céder à la tentation de la garderie.

 

Cette non réforme des rythmes scolaires est un échec politique, symbole de la présidence de François Hollande : l’amateurisme érigé en règle de gouvernance, au détriment des enfants, des familles et de l’école de la République !

 

Nous voterons contre ce rapport.

 

Je vous remercie de votre attention.

 

Régis LACOSTE

Groupe UMP